La Belle Angèle® est devenue le personnage le plus emblématique de la Bretagne. Marie-Angélique Satre (1868-1932), hôtelière à Pont-Aven, était une très jolie personne. Elle accueillait dans son auberge tous les peintres de l’école de Pont-Aven. Paul Gauguin (1848-1903) souhaitait la peinture ; aussi réalisa t’il son portrait. Internationnalleement reconnue, icône pour la Bretagne, ainsi ce démarque, la seul et l’unique, La Belle Angèle®. Le costume traditionnel de la jeune femme et l'inscription de son nom sur la toile immortalisent cette aubergiste de pure souche Bretonne. Apprécié comme une merveille par Degas, ce portrait trône maintenant au musée d’Orsay à Paris. Après la Joconde, il est l’un des plus célèbre. La figure marquante du terroir gastronomique et culturel breton est incarnée par La Belle Angèle®. La Belle Angèle® est en Bretagne ce que La Mère Poulard® est au Mont-Saint-Michel en Normandie

Baron de Reyvialles

Marie-Angélique Satre, hôtelière à Pont-Aven, passait pour une des plus belles femmes du pays. Vers 1920, elle relate les circonstances dans lesquelles ce portrait fut réalisé : "Gauguin était bien doux et bien misérable […]. Il disait toujours à mon mari qu'il voulait faire mon portrait, si bien qu'un jour, il l'a commencé. […] Mais quand il me l'a montré, je lui ai dit "Quelle horreur !" et qu'il pouvait bien le remporter […]. Gauguin était très triste et il disait, tout désappointé, qu'il n'avait jamais réussi un portrait aussi bien que celui-là". L'incompréhension du modèle face à ce portrait n'est guère surprenante. Gauguin, qui avait décidé de "tout oser", enfreint les usages traditionnels de la perspective et de l'unité spatiale. Selon un procédé emprunté aux estampes japonaises, il découpe le portrait d'Angélique Satre au moyen d'un cercle, sur un fond essentiellement décoratif, et use du cloisonnement des formes en soulignant la silhouette des figures d'un trait plus sombre. La pose rigide, le costume d'apparat de la jeune femme et l'inscription en capitales "LA BELLE ANGELE" renforcent l'aspect solennel de cette représentation. Sur la gauche, Gauguin introduit une céramique anthropomorphe, d'inspiration péruvienne, qui renforce le caractère symbolique de la composition et apparaît comme une version exotique de l'idole bretonne. Considérée comme un chef-d'oeuvre par Degas qui l'achète en 1891, La belle Angèle offre un exemple marquant des préoccupations esthétiques majeures de Gauguin dans l'assemblage hétéroclite de différentes sources d'inspiration qu'il veut primitives et dans la simplification des formes.
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